Mathilde

Mathilde est étudiante en Sociologie et Histoire de l'Art à Lyon 2 .
Je l'ai recontrée en cours, toujours assez discrète on ne discutait pas beaucoup. Ce qui m'a intrigué, c'était ces petits croquis qu'elle faisait sur ses feuilles. J'ai su plus tard qu'elle dessinait souvent. Et pas seulement sur des feuilles gribouillées de notes d'art médiéval. Quelques semaines plus tard elle m'annonce qu'elle pratique les cours du soir aux Beaux-Arts. Et je me disais alors : Qui est-elle? Depuis quand et de quelle manière pratique t-elle le dessin?
Mathilde crée depuis toujours. C'est une passion familiale. Son grand père est diplômé aux Beaux-Arts, sa mère aussi et son frère en design industriel. L'art est ancré dans la famille Avogardro. Une facilité pour l'expression me diriez-vous? Pas tant que ça car la difficulté est de se démarquer dans ces familles où l'habitude est de flâner dans les ateliers. Son grand-père, lui, dessinait pour le plaisir, sa mère pratiquait le graphisme en free-lance, elle est aujourd'hui gardienne au musée d'Avignon. Sa famille la pousse à développer son coté artistique. EIle la pousse a créer, se tient au courant de ses avancées tant dans ses créations que pour son avenir professionnel: son futur projet étant d'entrer dans l'école de l'ECAL. Je sais aujourd'hui qu'elle est acceptée ! C'est une nouvelle aventure à laquelle elle se prépare.
Une question me trotte en tête, on aime créer, oui, mais quel est le moment préféré de notre artiste du jour ? La sensation d'angoisse face à la feuille qui peut vite se transformer en excitation? Cette sensation de liberté face au vide? La pratique en elle-même? Les nombreux essais? Ou alors encore le projet terminé? Mathilde, elle, me dit que c'est l'effet de surprise qui la fait aimer toujours plus l'art. Elle m’explique que lorsqu'elle développe ses photos, elle aime redécouvrir les moments qu'elle a pu passer avec son appareil photo au cou. En effet, sa pellicule traîne habituellement dans le temps, elle en oublie parfois certaines et là... surprise ! Une superbe photo réussie.
La pratique photographique s'apparente pour elle au quotidien, aux heures passées à marcher objectif en main, elle aime revenir sur ses pas pour photographier ce qu'elle a pu observer. Elle a d’ailleurs en tête en ce moment l'idée d'un projet photo qui tournerait autour des devantures de kebab, qu'elle trouve intéressantes par leur redondance et leurs tentatives d'originalité.
Mathilde me dit que c'est la nuit qui l'inspire le plus. Elle aime l'ambiance du soir, des personnes qui ne s’entassent plus aux coins des rues, en laissant à ses yeux l'espace pour la lumière des néons ou encore celle du couché de soleil.
Elle lie la pratique photographique à ses dessins, à part lors des cours du soir où elle pratique le modèle vivant. Elle aime s'inspirer de ses photos pour créer quelque-chose de nouveau. La matière est importante pour elle, la mode l'inspire et elle s'applique à reproduire avec ses stylos les effets de matière comme le jean, les coutures. Mathilde a le sens du détail, elle aime nous faire parvenir les éléments de ses photographies, la sensation de réel, de matière, le sens du toucher.
Mathilde me dit qu'en un an elle a acquis de nouvelles techniques grâce à ses cours qu’elle met en pratique avec ardeur. Elle me dit en riant qu'étant petite elle refusait de dessiner avec des crayons de couleur, elle préférait les feutres avec lesquelles elle s'amusait a faire éclater des couleurs. Aujourd'hui elle se rend compte que le coté brut du crayon l'intéresse, bien qu'elle continue ses dégradés de couleur avec les feutres.
Après avoir discuté une petite heure avec elle, je m’amuse à lui faire un portrait chinois.
Betty.
CRÉATION CHOISIE

Dessins / desseins
Malgré la préférence de l'artiste pour la photographie, la Galerie 0 a choisi ce dessin original et plein d'humour!
Quelques mots de …
L’artiste
« Ce dessin m’est venu tout seul en fait, j’ai trouvé une photo dans un magazine de mode qui m’a inspirée. Je me suis dit qu'il fallait que je fasse des choses nouvelles, des « inventions », des expériences. Du coup, je suis arrivée à ça. C’est une transformation, une démultiplication qui utilise la sérialité car j’aime ces modes d’expressions.
L’année dernière, un prof des Beaux Arts m’a dit que je m’habillais comme un garçon. Je suis une fille, j’aime les filles et je l’affirme ici. D’où la démultiplication. Je voulais vraiment affirmer ma féminité, la féminité.»
La Galerie 0
« Même si ce dessin date, il fait parfaitement écho à la mode de l’underboob selfie dont on parle pas mal en ce moment à cause de la Thaïlande qui a décidé d’interdire cette pratique sous peine de prison.
Il nous fait également penser aux mamelles des chiennes. Ce rapport bestial et animal que certains peuvent avoir avec le corps de la femme. Il nous évoque les dérives de l’hyper-sexualisation dans notre société. »
Cassandra & B
Retrouvez toute ses autres créations sur son tumblr :
SA GALERIE
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PORTRAIT CHINOIS
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Si j'étais un parfum de glace ? Noix de coco
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Si j'étais un verbe ? Savoir, elle répond en souriant qu’elle dit souvent « je sais pas … » aux questions banales, et pourtant elle aime savoir.
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Si j'étais un type d'art ? l'Art conceptuel, c’est vrai qu’on en a pas mal avaler de l’art conceptuel en art contemporain. Elle me dis que grâce à ça elle a découvert des œuvres et artistes qu’elle ne connaissai pas.
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Si j'étais une couleur ? Bleu foncé, elle insiste sur le fait qu’il est très différent du bleu clair. Le bleu foncé se rapproche du bleu de la nuit, celui qui est proche du noir.
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Si j'étais un des 7 péchés capitaux ? Gourmandise, qui lui ressemble bien. Elle me dit le sourire au lèvres qu’elle ne l’a pas choisis au hasard.
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Si j'étais un des cinq sens ? Moi qui pensais qu’elle me dirait instantanément la vue : pour elle c’est le toucher.
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Si j'étais un artiste ? Nan Golding. ( photographe) Pour la puissance de ses photos, ce qu’elle exprime dans ses images, le fait qu’elle prenne comme sujet la vie des gens qui l’entoure, faisant partie de la sous-culture américaine, la marginalité. Elle apprécie les ambiances douloureuses, parfois glauques, et encore plus ses autoportraits si réalistes comme celui où elle se brule le bras avec des mégots de cigarette. La souffrance est un sujet qui l’intéresse beaucoup.
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Si j'étais un peintre? Jean Michel Basquiat. Un des plus grand peintre américain du XXème était un des chouchous d’Andy Wharol.
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Si j'étais une œuvre d'art ? Andres Cerrano, Piss Christ. 2010. Un crucifix plongé dans un mélange d'urine et de sang, de l'artiste. Le rapproche des performances, boudin avec son sang, Michel Journiac. Rapport à la religion, à la mort, au corps, offrande de l'artiste au spectateurs, public. La photo choque encore, elle était exposée à Avignon, l'archevêque est venu et certains on tenter de détruire l'oeuvre. Le directeur du musée à voulu garder cassé le cadre de l'oeuvre, qui la rendait plus forte.
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Si j'étais un musée ? Collection Lambert Avignon. Car c'est là ou elle découvre l'art contemporain et tout les artistes qui l'inspire aujourd'hui. Comme Louise Bourgeois, Claude Lévêque, Cezanne, Une réminiscence du passé toujours d’actualité. Ses goûts sont restés les mêmes.
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Si j'étais un monument ? Le Palais des Papes. Chez elle.
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Si j'étais un philosophe ? Hegel, c'est ce qu'elle lis en ce moment. Introduction à l'esthétique, le Beau.
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Si j'étais une des 7 merveilles du monde ? Pyramides de Keops. Le mystique, leur forme, leus histoire qui soulève des nombreuses problématiques.
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Si j'étais une heure de la journée ? 9h du matin, l'heure à laquelle elle se lève quasiment tout les jours même en vacances. Ni trop tôt ni trop tard. Une bonne heure pour faire une belle journée sans louper sa matinée.